Écho d'Acadie Janvier 2016 | Page 7

jour là un veston bleu mais la secrétaire de son père et les images des caméras de surveillance prouvent qu'il portait bel et bien un veston brun. Le veston a été saisi au domicile de Dennis Oland. Un coupon de nettoyage à sec daté du 8 juillet, soit le lendemain du meurtre, est retrouvé aggrafé sur le veston.

Un interdit de publication des photos de la scène de crime est levé le 5 octobre 2015. En contre-interrogatoire, l'agent Mark Smith avoue qu'il est rare de voir autant de sang dans une scène de crime. Des traces de sang ont été découvertes sur une serviette de papier et dans l'évier de salle de bain de Richard Oland mais elles appartiennent au fil d'un associé de la victime, et se trouvaient là avant le meurtre. Selon le policier, l'arme du crime fut probablement un marteau et un objet tranchant.

Il soutient aussi que le tueur a utilisé une force vigoureuse. L'agent Mark Smith a aussi confirmé que l'enquête minutieuse n'a pas permis de retrouver du sang dans la voiture de l'accusé ni sur ses chaussures saisies par la police.

La maîtresse du défunt, Diana Sedlacek, témoigne du fait qu'elle l'a apellé plusieurs fois. Son mari, Jiri Sedlacek, témoigne aussi, affirmant qu'il n'a rien à voir avec le meurtre et qu'il n'a de toute

manière eut vent de cette relation qu'après le meurtre, lorsque la police l'a interrogé.

En entretien avec la police, Dennis Oland avait déclaré que son père avait « mis en colère beaucoup de gens » mais qu'il ne l'avait pas tué et qu'il ne connaissait personne qui aurait pu vouloir sa mort. Selon son témoignage en court, il a rendu visite à son père à 17 h 15 (HA) le soir du meurtre. Il est revenu vers 17 h 30 et la secrétaire de son père a quitté 10 ou 15 minutes plus tard. Dennis aurait quitté une heure après son retour et serait rentré chez lui après s'être arrêté à un quai.

Anthony Shaw, travaillant à un commerce du même bâtiment, témoigne qu'il a entendu du bruit peu avant 20 h 00.

La défense termine abruptement son plaidoyer le 3 décembre. Dans ses instructions au jury, le juge insiste sur le fait que la cause repose surtout sur des preuves circonstancielles et leur a rappellé qu'il ne devait subsister aucun doute dans leur esprit avant de rendre leur verdict. Le 19 décembre, après quelques heures de délibérations, le jury rend un verdict de meurtre non prémédité.

Dennis Oland connaîtra sa peine le 11 février. Dans le cas d'un

meurtre non prémédité, la peine minimale est la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant au moins 10 ans. Le jury a recommandé une peine minimale de 10 ans mais le

juge n'est pas tenu de respecter cette demande.

Richard Oland ira en appel

C'est ce qu'a annoncé l'avocat de la défense, Alan Gold, dans un courriel à CBC. Il n'a pas précisé les motifs mais, selon la professeure Nicole O'Byrne, cela peut être l'admissibilité de la preuve et les instructions du juge au jury.

L'enquête sur l'enquête

Tel que reconnu par le juge lui-même durant le procès, l'enquête policière a fait l'objet de nombreux ratés. Entre autres, l'enquêteur principal a touché une pièce à conviction importante sans gants, les policiers n'ont prélevé aucune empreinte digitale sur une porte qui aurait pu être utilisée par le tueur et au moins un élément de preuve a été analysé après l'expiration du mandat de la police.

Le 22 décembre, la Commission de police du Nouveau-Brunswick nomme un enquêteur afin de faire la lumière sur cette situation.