Écho d'Acadie Janvier 2016 | Page 6

6 Écho d'Acadie/Janvier 2016

PROCÈS DE DENNIS OLAND

Retour sur l'un des procès les plus longs de l'histoire du Nouveau-Brunswick

par Patrick de Grasse

Le meurtre

L'homme d'affaires Richard Oland est assassiné le 6 juillet 2011 dans son bureau de la rue Canterbury à Saint-Jean, et retrouvé le lendemain matin gisant dans son sang. Il a reçu 45 coups à la tête, au cou et aux mains ; l'arme du crime n'a jamais été retrouvée. Il était âgé de 69 ans. Il laisse dans le deuil une épouse, Constance Katherine Oland, née Connell, ainsi que trois enfants, Elizabeth (Lisa) Jane Bustin, Jacqueline Lee Walsh et Dennis James Oland.

Richard Oland s'était retiré de l'entreprise familiale, la brasserie Moosehead, en 1980. Son frère Derek dirige toujours la compagnie. Richard a entretemps été vice-président du chantier naval de Saint-Jean, et président le conseil d'administration des Jeux d'été du Canada de 1985 à Saint-Jean. Au moment de sa mort, Richard Oland dirigeait Far End, une entreprise d'investissement. Il était récipiendaire de l'Ordre du Canada.

Sa mort consterne ses amis et ses proches. Notamment, le confisseur David Ganong, qui avait fait un voyage de pêche une semaine plus tôt, n'arrive pas à croire à sa mort, alors que Steve Carson, d'Entreprise Saint-Jean, soutient qu'il savait très bien s'entendre avec les gens.

L'enquête

Une unité spécialisée en crimes majeur passe la journée du 8 juillet 2011 à inspecter la scène du crime. Une autopsie a lieu le même jour. Une longue enquête a lieu, selon la police parce qu'il n'y a aucun témoin et compte tenu de la nature des accusations.

Le nom du fils de Richard Oland, Dennis, est mentionné pour la première fois par deux médias au cours du mois de mai 2013, dans un plaidoyer pour le retrait d'une ordonance de non publication. Certaines informations sont ensuite publiées sous l'ordre du juge. Dennis Oland, alors âgé de 45 ans, est arrêté le 12 novembre 2013, à son domicile de Rothesay. Le lendemain, il est accusé de meurtre au deuxième degré et plaide non coupable. Dennis Oland était la dernière personne à avoir vu vivant son père.

Dans une courte déclaration, sa famille lui apporte son soutien. Le 18 novembre 2013, Dennis Oland est remis en liberté sous conditions, moyennant une caution de 50 000 $. Une enquête préliminaire a lieu au printemps et à l'été 2014, ayant été retardée à plusieurs reprises. Le 12 décembre, le juge Ronald Le Blanc, responsable de l'enquête, ordonne la tenue d'un procès.

Le procès

5000 jurés potentiels sont été convoqués, alors qu'il n'y en a normalement que 300. En tout, 47 témoins sont appellés à la barre et 236 éléments de preuves sont présentés.

Le procès commence le 16 septembre 2015 à la Cour du Banc de la Reine de Saint-Jean. L'accusé est représenté par les avocats Alan Gold, de Toronto, et Gary Miller de Fredericton. Les procureurs de la Couronne sont John Henheffer, Patrick Wilbur et Derek Weaver. Le juge est John Walsh. C'est l'un des procès les plus longs de l'histoire de la province.

Parmi les preuves figurent un veston brun appartenant à Dennis retrouvé sur les lieux et taché de trois gouttes de sang. Selon la spécialiste de l'ADN Joy Kearsy, il y a une chance sur 510 milliard pour que ce ne soit pas le sang du père. Dennis soutient qu'il portait ce

Le veston brun saisi chez Dennis Oland.