Écho d'Acadie Janvier 2016 | Page 19

Question de langue

par Patrick de Grasse

Qu'on le veuille ou non, la qualité de la langue, ainsi que les pratiques qui y sont liées, sont des sujets qui touchent tout le monde. Même lorsqu'une personne n'y prête pas attention cela peut être vu par d'autres comme une signe d'une certaine idéologie.

Comment l'Écho d'Acadie se situe-il par rapport à la norme? Comme la plupart des médias, de langue française ou autre, nous nous efforçont de conserver et de faire la promotion d'un bon usage. C'est une nécessité, ne serais-ce que par le fait que les médias annoncent des sujets nouveaux nécessitant de nouveaux mots.

L'Écho d'Acadie n'est pourtant pas là pour forcer une norme. Nous n'avons de toute manière pas les moyens qu'ont certains médias. Ces quelques lignes de conduite n'existent pas pour dénigrer ni ne valoriser une population ou une autre.

Existe-il au départ un français international, ou standard? La réponse est non, même s'il est peut-être possible de s'en approcher. Peu importe l'effort qu'on fait, il risque toujours d'y avoir des gens peu familliers avec la norme à utiliser. Il ne faut tout de même pas oublier que c'est un magazine acadien, s'adressant non seulement aux Acadiens mais a tout le monde qui veut bien le lire.

L'Écho d'Acadie s'attend à favoriser un registre correct de ce que l'on appelle à tort le français standard et...qui n'existe donc pas vraiment. Mais avec une touche acadienne.

Nous ne considérons pas les acadianismes comme étant nécessairement du français familier ou populaire. Si un acadianisme est nécessaire à un article, nous allons l'utiliser. Sans s'en rendre compte, les médias québécois utilisent des québécismes, les médias français, des francismes, etc.

Photo: Fredrik Rubensson, Flickr, CC BY-SA 2.0.

Le but n'est de toute manière pas de faire de la censure. Des textes soumis à l'Écho d'Acadie seront relus comme le fait n'importe quel média. Si un usage semble pertinent, il ne sera bien sûr pas corrigé. Si dans une entrevue ou un texte littéraire, une personne fait l'usage d'une norme disons, moins standard, cela sera conservé car c'est un choix.

Quant aux anglicismes, ou d'autres mots étrangers, nous proscrivons ceux semblants inutiles, ou ayant déjà un équivalent en français, et ce seulement dans les textes non littéraires. S'il est nécessaire d'en utiliser un, il sera mis en italique, ce qui est déjà une norme en français.

En prenant en compte ces points de repère, l'Écho d'Acadie se basera sur des publications françaises ou québécoises telles que Le Robert et le Grand Dictionnaire terminologique, ainsi que sur le Dictionnaire du français acadien. Nous ne pouvons en effet pas vraiment avoir le coeur net sur ce qui est le français correct, surtout lorsqu'il y a peu d'ouvrages sur notre propre usage.

Ces règles peuvent sembler molles, voir absurdes mais c'est une nécessité. Les grands dictionnaires et grammaires deviennent petit à petit plus internationnalisés mais restent centrés sur l'usage parisien, parfois québécois, en ignorant souvent l'usage acadien. Sur quoi se fier?

En passant, comme vous l'avez peut-être remarqué, les deux premiers numéros n'étaient pas exempts de fautes. Nous nous en excusons et nous travaillons à la relecture de nos articles.

Écho d'Acadie/Janvier 2016 19