Pour le poste 38, ça peut vouloir
dire jusqu’à 25 000 personnes attrou
pées sur le boulevard Saint-Laurent,
entre la rue Sherbrooke et l’avenue
des Pins, au petit matin. L’équivalent d’un village sur 350 mètres.
Et quand la fête bat son plein,
Bacchus et ses amis se font pleinement sentir.
Au 38, on reçoit 46 000 appels
d’urgence par année. Violence conjugale, raffut, conflits entre voisins,
urgences médicales, vols, infractions, vandalisme, tags, personnes
en crise, en fugue, simplement
perdues ou qui se soulagent en
public, crime organisé, circulation,
catastrophe : le quotidien d’une
métropole dans toute sa complexité.
« Quand j’ai commencé au 38,
nous n’avions que deux
agents à vélo. Ils étaient
surtout affectés aux parcs et
aux contrôles de foule des
grands événements.
Aujourd’hui, ils sillonnent
tout le territoire, de jour
comme de nuit. »
La douzaine d’agents à vélo, de mai
à octobre, font désormais partie du
paysage. Même les abonnés de la
Main reconnaissent leurs sifflets.
Plus près des gens
« Quand j’ai commencé au 38, nous
n’avions que deux agents à vélo,
reprend le sergent Latulippe. Ils
étaient surtout affectés aux parcs
et aux contrôles de foule des grands
événements. Aujourd’hui, ils sillonnent tout le territoire, de jour
comme de nuit. Le vélo fait une
différence. Nous sommes plus accessibles que les agents en voiture.
La population est naturellement
portée à discuter avec nous. Les
gens sont intrigués, posent des
questions sur notre travail. »
Cette proximité comporte ses
avantages. Des citoyens fournissent toutes sortes de renseignements utiles aux agents cyclistes.
Même les commerçants, qui évitent habituellement les forces de
l’ordre. « Ils nous parlent de gens
louches, des dommages, des petits
vols qu’ils n’osent pas dénoncer
normalement, du vandalisme.
Montréal, et surtout le Plateau,
comptent d’importantes artères
commerciales, avec une forte
population flottante qui entraîne
son lot d’inconvénients. Nous composons avec de l’incivilité, des toxi
comanes, des squeegees, des
itinérants, des batailles. »
La Main est un terreau particulièrement fertile pour le crime et
la violence : le monde interlope, les
vendeurs de drogue, les touristes,
les gangs de rue fréquentent ses
HORS SÉRIE VÉLO MAG
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VILLE À VÉLO
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