TENDANCES / STÉPHANE DESJARDINS
POLICE
À VÉLO
AGENT
DE LA
PAIX
Ça fait presque 20 ans que le SPVM
a des flics à vélo. Ils sont plus rapides,
plus proches des gens, plus sympas.
Mais flics quand même.
SPVM
I
l est trois heures du matin. Ça chauffe sur la
Main. Un groupe s’est
formé devant un bar à la
mode. Ça s’engueule. On
a peut-être vu un couteau. En
quelques minutes, des sifflets
se font entendre. Fort. Quatre policiers débarquent en trombe… de
leur vélo. Plusieurs badauds sont
éméchés. La tension persiste.
Comme personne ne bouge, les
policiers prennent leur vélo par le
cadre et s’en servent pour repous
ser les belligérants. La foule se
disperse dans le calme. Quelques
jurons sont encore échangés,
baroud d’honneur de fêtards
impétueux. Les derniers hoodies
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VILLE À VÉLO
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WeSC et escarpins vertigineux
sont déjà repartis vers d’autres
cieux. Un des agents signale dans
sa radio que l’incident est clos.
« Il aurait fallu jusqu’à 12 policiers
arrivés à pied ou en voiture pour
disperser un attroupement comme
celui-là. Et les fêtards n’auraient pas
digéré les bâtons télescopiques.
Mais les vélos, ça passe sans pro
blème », explique le sergent JeanPierre Latulippe, 22 ans de service,
rattaché au poste 38 du PlateauMont-Royal, un des plus importants – et des plus occupés – du
SPVM, avec ses 150 policiers.
« Les gens associent le policier
à vélo à une personne sportive. Ils
voient qui nous sommes à cause
HORS SÉRIE VÉLO MAG
de l’uniforme. Mais s’ils sont intoxiqués, ils se sentent insultés par
les bâtons télescopiques. Quand je
les repousse avec mon vélo, ils se
tassent sans rouspéter. »
Loin d’être encombrant,
le vélo permet à un agent
de « contrôler » quatre
personnes ou plus,
alors qu’avec des bâtons
télescopiques, c’est pratiquement du un pour un.
« Et les gens se sentent
moins agressés ».
Loin d’être encombrant, le vélo
permet à un agent de « contrôler »
quatre personnes ou plus, alors
qu’avec des bâtons télescopiques,
c’est pratiquement du un pour un.
« Et les gens se sentent moins
agressés », ajoute-t-il. On l’aura
compris, le vélo est désormais intégré aux opérations courantes de
la police de Montréal. Et Montréal,
c’est une grande ville. La circulation
dense, la faune urbaine toutes couleurs unies, les personnages, les
itinérants, les polytoxicomanes, le
nightlife, les gangs, les parcs, les
festivals, les foires, la foule, les
quartiers les plus densément peuplés au pays, les commerces, les
chantiers, l’heure de pointe…
PRINTEMPS/ÉTÉ 2016
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