ToutMa ToutMa n°36 - Eté 2015 | Page 23

évasion ski Dans la par M caravane aurice Zalew s ©Gam ma-Rap ho ki Des vacanciers se prennent en photo sur la plage en 1963 par Robert Doisneau ©Gamma-Rapho ©Gamma-Rapho aurice Zalew La sieste par M champs. Quoique laïques, les vacances intermédiaires n’en épousent pas moins la période des fêtes religieuses fériées, à Noël et à Pâques. Des œuvres de bienfaisance privées vont bientôt apparaître pour offrir aux enfants pauvres les joies de la campagne et du grand air. Religieuses ou laïques, elles sont animées par un même souci éducatif. Il s’agit d’inculquer à l’enfant les justes règles de la vie collective, tout en éveillant son esprit aux beautés de la nature. Elles anticipent les sociétés de scoutisme au début du XXème siècle puis, quelques décennies plus tard, la vogue des colonies de vacances. usqu’ici limités à quelques corporations (comme la SNCF), les congés payés se généralisent avec l’action syndicale. La loi des 13 et 20 juin 1936 accorde deux semaines aux ouvriers et aux employés : mais tous n’iront pas à la plage... Pour occuper ce temps libre, beaucoup vont épauler des parents paysans, bricolent, vont au café ou à la pêche, font des balades en vélo ou restent chez eux, en ville, heureux de pouvoir se lever quand ils veulent. Cela vaut encore mieux que les voyages propagandistes qu’offrent, à la même époque, l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste à leurs travailleurs. Après la guerre, les comités d’entreprises et autres associations populaires prendront en charge les vacances des enfants mais aussi celles de leurs parents. Avec les années 60 et la 4ème semaine de congés payés, les vacances deviennent un phénomène de masse. Mais les inégalités perdurent, selon que l’on est cadre ou employé, citadin ou paysan. Les Français redécouvrent leur pays à l’occasion d’un camping ou d’une résidence de vacances. Ils partent aussi à l’étranger, généralement dans des Été 2015 _TM n°36 ©Gamma-Rapho Les vacances en 1951 par Robert Doisneau ©Gamma-Rapho L’espace douche improvisé par Maurice Zalewski J ©Gamma-Rapho ©Gamma-Rapho HISTOIRE Dans la gare Montparnasse Paris en 1956 par Robert Doisneau pays limitrophes (Espagne, Italie, Suisse). Certains osent de nouvelles formules, comme le Club Méditerranée. L’industrie du tourisme prend peu à peu son essor. Deux autostoppeurs font la sieste au bord de la N.7 en août 1954 par Robert Doisneau La Côte d’Azur par N.R. Farbman en 1947 Et maintenant (photos publiées dans LIFE) S ommes-nous entrés, depuis deux décennies, dans une nouvelle ère des vacances ? Tout porte à le penser, tellement les propositions se sont multipliées et les demandes affinées. Le vacancier, désormais, s’informe, s’assure, compare les prix sur Internet. Si les seniors se sont rués sur le marché des croisières, les jeunes profitent souvent de leurs vacances pour s’initier à des sports nautiques ou alpins – quand ils n’optent pas pour un trekking au bout du monde. On préfère à la durée l’intensité de brefs séjours. Avec la 5ème semaine de congés payés, les Français peuvent étaler leurs vacances tout au long de l’année, même si les grands départs se font toujours en juillet-août et que la moitié des vacanciers continue de privilégier les bords de mer. Mais tous ne disposent pas d’un égal budget et l’on assiste, depuis quelques années, à des regroupements, familiaux ou amicaux, qui permettent d’amortir le coût d’une location saisonnière. Et puis il y a tous ceux qui ne partent jamais, rivés à leur routine et à leur espace familier par un manque criant d’argent. La lutte pour la démocratisation des vacances n’est pas encore achevée… v a can ces Pour la rédaction de cet article, nous nous sommes en partie appuyés sur l’essai d’André Rauch, « Vacances en France » (éditions Hachette). La Côte d’Azur par N.R. Farbman en 1947 (photos publiées dans LIFE) 21 Retrouvez tous nos reportages sur www.toutma.fr