ToutMa ToutMa n° 42 - Novembre / Décembre 2106 | Page 23
histoire
LES HOPITAUX
L’hôpital Nord
L
’hôpital Félix Houphouët-Boigny, mieux connu sous l’appelation « hôpital Nord », est
le dernier-né des grands hôpitaux de l’Assitance Publique marseillaise, puisqu’il a été
inauguré en 1964. Ce n’est pas le moins important, non plus, puisque ce CHU possède près
de 900 lits et emploie 3478 agents, dont 420 médicaux. Il concentre dans ses locaux toutes
les spécialités médicales et chirurgicales, référence absolue pour la zone nord de Marseille
mais aussi pour les communes environnantes. En 1997, un pavillon mère-enfant, parmi les
plus modernes de Marseille, y a été inauguré. Depuis les années 90, il connaît un important
accroissement des demandes d’hospitalisation. Et en 2009, l’ajout d’un batiment médicotechnique de 41 000 m2 - le pavillon de l’Etoile - a augmenté de 25% ses capacités d’accueil.
… Si, dans l’hôpital moderne, le traitement des maladies a depuis longtemps pris le pas sur la prise en charge
des déshérités, un risque majeur le guette en ce début du XXIème siècle : l’exigence de rentabilité…
L’hôpital de la Timone
L’hôpital de la Conception
i jusqu’au XIXème siècle, les aliénés et les
« insensés » avaient leur asile dans le quartier
Saint-Lazare, l’augmentation de la population
et les nouvelles normes d’hygiène obligèrent
la municipalité à créer pour eux une nouvelle
structure d’accueil. Ce sera dans le quartier
Saint-Pierre, en bordure du Jarret, avec une
propriété qui appartenait à la famille RouxLabaume. Déjà architecte de l’hôpital Caroline,
Michel Penchaud en dessinera les plans. Le
déménagement se fit en octobre 1844. Mais,
à peine six ans plus trad, le nouvel hôpital
était déjà surpeuplé. On construisit alors de
nouveaux pavillons en rachetant la Campagne
Caillol puis, en 1869, le terrain de la famille
Timon-David - qui donnera son nom définitif
à l’hôpital. Il occupait ainsi une superficie de
22 hectares entre la rue Saint-Pierre, le Jarret
et le boulevard Baille (où l’on peut voir encore
l’ancienne entrée). Malgré tout l’hôpital sera
toujours saturé, accusant une forte mortalité de
ses pensionnaires.
vec l’augmentation sensible de la population
marseillaise au XIXème siècle - et donc
l’augmentation du nombre de malades -, il
devenait nécessaire d’alléger les vieux hôpitaux
centraux. C’est ce qui décida de la construction
de l’hôpital du Petit Camas, futur hôpital
de la Conception. Après quelques années de
discussions, le projet est avalisé par le conseil
municipal en 1852. Les plans font l’objet d’un
appel d’offre public : c’est l’architecte Louis
Guiraud qui remportera l’adjudication. En
1855, quatre
pavillons sont
quasiment
prêts,
mais
on parle alors
de transférer
l’Hôtel-Dieu
dans ce nouvel hôpital, ce qui créera bien des
polémiques. Finalement, on s’en tiendra aux
quatre pavillons initiaux, plus quelques bâtiments
annexes. Coût de l’opération : 1 690 946 francs
d’alors. En 1857, l’hôpital Saint-Pierre prend le
nom d’hôpital de la Conception. Un an plus tard,
son inauguration est bénie par Monseigneur
Mazenod. Sous la houlette des sœurs de SaintAugustin, il accueillera, entre autres malades,
les prostituées suspectées de maux vénériens.
Et Rimbaud, atteint d’un cancer au genou,
viendra y mourir en 1891.
S
Médecin radiologuue pendant la première guerre mondiale.
Hôpital auxiliaire de la Belle de Mai.
Le Conservatoire du Patrimoine Médical
C
réée en 1996, pour préserver le patrimoine
hospitalier, l’association des Amis du Patrimoine
Médical de Marseille - devenue Conservatoire du
Patrimoine Médical - est présidée par le professeur JeanLouis Blanc et a son siège à l’hôpital Sainte-Marguerite.
A défaut d’un musée qu’elle espère toujours, elle expose,
dans sa galerie, de nombreux objets médicaux, tableaux,
livres et documents d’époque pour ceux qui veulent se
donner la peine de les découvrir (sur rendez-vous). Elle
possède un important centre de documentation et une
base de données informatisée qu’elle met à la disposition
des chercheurs. Elle publie des brochures et une revue,
« Patrimoine », sous la direction du professeurYves Baille
et organise aussi des conférences médicales, à raison d’une
par mois, dans l’amphithéâtre HA1 de la Timone.
_04 91 74 51 71 ou 04 91 74 51 70
_www.patrimoinemedical.univmed.fr
E
Salle et personnel d'opération chirurgicale pendant la première
guerre mondiale. Hôpital auxiliaire de la Belle de Mai.
Novembre / Décembre 2016 _TM n°42
n 1968 commence sa métamorphose en
CHU. Seuls les pavillons les plus récents
seront épargnés. Le nouvel hôpital psychiatrique
ouvre ses portes en 1973. Devenu un hôpital
généraliste hyper-moderne, le CHU de la
Timone est non seulement le plus important
en PACA mais aussi une référence en Europe.
D’une capacité d’accueil de 1069 lits, il regroupe
1023 médecins et 4406 agents non médicaux.
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A
F
orte de quatre nouveaux pavillons, « la
Conception » va s’imposer pendant plus
d’un siècle comme l’hôpital central de référence.
Devenu trop vétuste, il est démoli puis reconstruit à partir de 1981. Aujourd’hui, c’est un grand
hôpital qui compte de nombreux services, dont
celui de la psychiatrie héritée de la Timone et
un centre régional des grands brûlés. Il contient
862 lits, emploie 377 agents médicaux et
2765 agents non médicaux.
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