Montréal enSanté V9N1 Hiver/Winter 2017 | Page 44

SANTÉ • HEALTH Loin des yeux, loin du cœur CHANGER D’ENVIRONNEMENT EST DIFFICILE À TOUT ÂGE Par | By Sabrina Jonas D epuis notre enfance, le mot « maison » est lié aux sentiments de refuge et de confort. La maison est l’endroit où nous pouvons recevoir nos amis, porter des pyjamas à pattes à 19 ans sans nous faire juger et faire des soirées de jeu en famille. Les connotations changent lorsque les mots « de retraite » sont ajoutés à « maison », ce mot si chaud et invitant. Et comme je vais à l’université à l’extérieur de ma province natale, je commence à comprendre les émotions bouleversantes éprou- vées par la plupart des nouveaux arrivants par rapport à la vie en résidence, un sentiment que je ne croyais pas ressentir à un si jeune âge. Les sentiments d’abandon et d’isolation que l’on retrouve dans les résidences pour aînés sont Gone But Never Forgotten dences universitaires. La distance qui nous sépare CHANGE OF ENVIRONMENT IS CHALLENGING AT ANY AGE également répandus dans les corridors de rési- de désespoir et de solitude. E lé à mes camarades d’étage et je n’ai pas participé warm and welcoming of words. And being at university outside my home province, ma minuscule chambre, c’était ma routine. J’ima- in a residence, a feeling I didn’t think I’d have at such a young age. du familier; le silence d’une chambre plus petite; et le lit qui fut jadis partagé avec un animal ou une personne nous submergent dans un gouffre Durant les premières semaines, je n’ai pas par- aux activités de groupe, je rôdais de la cafétéria à gine que mon expérience ressemble à celle d’une ver since we were young, the word “home” was linked to feelings of sanctuary and comfort. Home is where we are free to have sleepovers, wear footie pyjamas at 19 without being judged, and have family game nights with our loved ones. The connotations change when the word “nursing” is added to “home,” that most I’m starting to relate to the overwhelming feelings that most newcomers have to life The feelings of abandonment and isolation heard among senior residences are personne âgée, ne serait-ce que pour un instant. heard throughout the halls of university dorms as well. Distance from what is familiar sieurs personnes âgées présentent des symp- engulfs us into a pit of despair and seclusion. Ce n’est pas un secret pour personne, plu- tômes de dépression lorsqu’on les déplace de to us; silence of a smaller room; and a bed that was once shared with a pet or person During the first few weeks, I didn’t talk to any of my floor-mates, nor did I partici- leur maison vers une résidence. Ce n’est pas éton- pate in any group activities, and I skulked from the cafeteria back to my tiny dorm que la plus importante étude sur le sujet menée citizen’s, if only minutely. nant. Mais ce qui est étonnant, par contre, c’est par The Globe and Mail en 2010 révélait ceci : « un déconcertant 44 pour cent du quart de million de personnes âgées vivant en résidence souffrent de dépression clinique ». Ce nombre astronomique ne peut être complètement effacé, mais il peut diminuer grâce à la façon dont les nouveaux rési- dents voient leur situation. g 42 MONTRÉAL enSANTÉ HIVER 2017 room as a regular routine. I imagine that my experience is similar to that of a senior It’s no secret that many seniors experience symptoms of depression when moved from their home to a seniors’ residence. That is not shocking. What is shocking, how- ever, is that the largest study surrounding this issue conducted by the Globe and Mail in 2010 revealed, “a startling 44 percent of the quarter-million seniors living in residential-care facilities are suffering from clinical depression.” This astronomical number is something that can’t be fully fixed but changed by the way new residents view their situations. gg