Atypeek Mag N°1 | Page 20

20 ATYPEEK MAG #02 JANV./FEV./MARS 2017 Fais-tu de la musique simplement pour dis- traire ou y attaches-tu une autre vocation ? Les deux, disons que c’est avant tout une passion, un hobby, mais maintenant c’est comme ça que je paie le loyer donc forcément, il faut s’organiser un minimum. Et puis si je ne fais pas de musique je fais trop la fête, c’est un genre de garde-fou ! Depuis « Lullabies tor Insomniacs » en 2011 tes productions se peaufinent parfois ça swing, c’est plus groovy, plus singulier. N’est-ce pas cela qui t’a permis de signer sur des labels ? Disons que l’abstract hip-hop touche un public plus large et qu’en tant que beatmaker tu peux faire du live avec. Mais à la base ma motivation c’était de faire ce que je kiffe et je kiffe l’abstract hip-hop ! Des prods un peu swing je n’en ai pas fait tellement que ça et j’en fais plus trop, mais c’est bien quand t’es ivre, non ? Quand et pourquoi as-tu commencé à colla- borer avec Dj Nix’on ? Il a trois ans, parce que c’est un tueur au scratch, parce que c’est mon bête de pote et puis parce qu’on ne s’ennuie jamais en tournée avec ce satané blond aux sapes trop grandes ! Avec Dj Nix’on et Vj Tomz vous venez de faire une belle tournée pour « Let’s the Ghosts Sing » ton dernier album. Peux-tu nous dire ce que chacun de vous produit sur scène, comment développez-vous la scénographie ? Pour la date à Dour cet été avez-vous pu pro- poser quelque chose de spécial ? Et bien on a un set composé de mes sons, qui passe de sons cau- chemardesques à des trucs plus psychédéliques ou sautillants. Nix’on envoie le paquet en scratch, moi je rejoue des samples sur les beats où je trifouille les batteries et Vj Tomz a une installe pour faire du mapping. Il envoie plein d’images sataniques pour que noire soit la messe ! Pour Dour on flippait comme des oies avant les fêtes de Noël et puis ça s’est bien passé, on en garde un souvenir de dingue ! Aujourd’hui que reste-t-il de ta pratique et de ton amour du punk rock ? « Do It » part 2, 3,4… ? Écoutes-tu encore du rock ? Beh j’en écoute tous les jours et je fais chier mes potes en fin de soirée en en mettant à fond et en beuglant les refrains en levant les bras en l’air comme si j’étais à l’avant du Titanic, c’est fantastique ! J’aimerais remonter un groupe de punk un jour ! Selon toi en quoi le rock et le hip-hop sont similaires et en quoi sont-ils différents musi- calement parlant puis culturellement ? Je ne sais pas c’est assez large, mais je ne suis pas trop pour les gens qui se disent dans un « lifestyle » purement « rock » ou « rap ». Ça n’a pas de sens pour moi. Même si je reconnais que ce sont des cultures avec beaucoup de codes… Je sais un truc, c’est que dans le hip-hop ils ont des fois un peu du mal avec le côté punk et ses excès, surtout en soirée mais bon, au final tout se passe bien. (Rires) Dans le cadre de la rubrique rare wax spécial punk rock, dans ce numéro, Patrice Poch sé- lectionne des vinyles d’Agnostic Front, Mag Virgins, Vonn… Ça te parle ? Oh que oui, je peux même te dire qu’il y a pas plus de trois jours, j’ai foutu « Gotta go » en fin de soirée et j’ai eu à peu près la même attitude que je te décrivais deux questions plus tôt mais j’étais avec des potes qui kiffent le hardcore New Yorkais, alors, on a chanté en chœur « From the east cosssst to the west cosssssst ! ». Et puis la montée de oi ! Fantastique aussi (rires). Que penses-tu du propos de Lino : « Le manque d’originalité dont souffre le rap aujourd’hui est en train de faire stagner le genre » ? Bon, ils font un peu tous de la trap c’est vrai, de toute façon Lino est un maître et un ancien dans ce rap game, alors quoi qu’il puisse dire sur le rap je ne peux qu’approuver ! Peux-tu nous parler de « Projet Ludovico ». Ça arrive à la rentrée, les flows sont saignants et les productions sales. Il y aura environ seize titres, tous inédits et on compte bien faire une