Atypeek Mag N°1 | Page 181

On parlait de Herzog, mais il fait ça depuis les années 70, Jean Epstein a flirté avec aussi. Ses derniers films en Bretagne sont à la lisière du documentaire. Et je n’en ai pas parlé dans les éditions qui me tenaient à cœur mais Häxan me tient très à cœur ! C’est un film suédois de 1922. Aujourd’hui on appellerait cela un docu-fiction. Bien sûr, à cette époque, le terme n’existait absolument pas, et Christensen ne s’est pas posé la question de faire un documentaire ou une fiction. Il s’est dit qu’il voulait traiter d’un sujet, la sorcellerie, qui était déjà étudié plus ou moins sérieusement par plein d’écrits, mais il y voyait quelque chose d’absurde et d’irréel, pas du tout scientifique, donc il a pris le parti de commencer d’abord par le documentaire et ensuite d’aller vers la fiction, d’expliquer tout ce qu’il y avait d’ancré dans notre histoire, notre civilisation, des faits réels et la fantasmagorie, qui ne pouvait être traitée que par la fiction. Dès les années 20, des artistes avaient la liberté de se dire, on ne choisit pas, on se balade entre les deux sans avoir de limites, de frontières. Cela m’a toujours plu. Il y a un film que j’aimerais bien éditer, dont le titre en dit déjà long, c’est Gambling, Gods and LSD. Le titre lui-même nous fait comprendre le trip. C’est un film de la fin des années 90 qu