Faire du business à Maurice
« Je n’aurais pas pu le faire en France »
"I would never have been able to set up this business in France"
Sylvie Méliet vit à Maurice depuis 2002. Elle a créé les Laboratoires des
Mascareignes, une aventure humaine et cosmétologique exceptionnelle.
C
’est un beau roman, c’est une belle histoire
que celle de Sylvie Méliet et de son époux
Philippe. Mais contrairement à la chanson, ils
sont descendus ensemble dans le sud ! Le 28 novembre 2002 précisément, jour de l’anniversaire de
Sylvie, ils débarquent à Maurice. Avec un contrat de
deux ans chez Mauritius Telecom pour Philippe, envoyé par France Télécom.
Un an plus tard, ils se posent déjà la question de
l’après. Une soirée à lister ce qu’ils aiment et ce qu’ils
veulent faire de leur vie leur fournit la réponse :
quoiqu’il arrive, ils resteront à Maurice ! Le charme
de l’île a fait son office une fois de plus !
Pétillante et pleine d’enthousiasme, Sylvie se met
alors en quête d’une activité. Elle qui a passé une
dizaine d’années chez Dior veut créer son entreprise.
Entre-temps, elle fonde Maurice
Accueil, une association dont le but
Une amie est d’accueillir tous les francophones
guinéenne expatriés pour leur faire décoului parle d’un vrir l’île, rencontrer des Mauriciens,
village où les bref tisser un réseau social autour
femmes d’activités culturelles et épicuriennes.
fabriquent Et c’est une rencontre qui va déun soin clencher la suite de l’histoire. Une
lui parle de son pays
à base de amie guinéenneoù les femmes fabriet d’un village
« Carapa quent un soin extraordinaire à base de
procera » Carapa procera qui traite les problèmes
qui traite de peau et en particulier le psoriasis.
le psoriasis. Sylvie en souffre depuis l’âge de 15
ans. Elle essaye et ça marche !
Son idée, elle la tient ! Elle va faire profiter tous ceux
qui souffrent, des vertus anti-inflammatoires, régénératrices et cicatrisantes de la Carapa procera, plante
tropicale connue de l’ethno-pharmacopée mais jamais utilisée en cosmétologie.
Commence alors en 2005, l’incroyable histoire des
Laboratoires des Mascareignes, entre commerce
équitable, débrouillardise à la Mauricienne et expertise européenne.
Elle part en Guinée, rencontre les femmes de ce
village perdu à 1 300 km de Conakry, les équipe de
presses à huile, fonde une association. « On était tous
sous un arbre et l’imam du village a proposé un nom pour
l’association qui voulait dire « Aimons-nous les uns
les autres » ! C’était un moment inoubliable. » Le deal
est simple : elles fabriquent la pâte que Sylvie leur
achète et commercialise sur un site Internet qu’elle
“
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Luxury Mauritius
créé. Les Laboratoires des Mascareignes sont nés !
Au fil des années, elle se professionnalise. Philippe la
rejoint pendant deux ans avant de monter une entreprise en partenariat avec le groupe mauricien Curimjee, ScreenAge, qui propose des solutions techniques
pour les réseaux internes en télévision et Internet
des hôtels et hôpitaux.
Aujourd’hui, Sylvie a un laboratoire aux normes ISO
22716, dans le port franc, qui produit deux fois par
an 10 000 pots. Les Guinéennes pressent l’huile et
les plantes qu’elle fait ensuite venir et conditionner
à Maurice. Elle a même inventé et fait fabriquer une
machine spéciale pour pouvoir mettre en pot, la pâte
qui est assez dure. « Ca, c’est la magie de Maurice, la
culture du système D, une culture créatrice, adaptable ! Je
n’aurais jamais pu monter cette boîte en France. »
Dans le même esprit, les éponges fournies dans les
kits de soins sont fabriquées par des Mauriciennes
de Grand-Baie avec de la loofah cultivée par l’unique
producteur de l’île.
Elle a élargi sa gamme en proposant des shampoings,
des crèmes hydratantes et des gélules toujours à base
de Carapa procera qu’elle co-traite avec deux laboratoires français. Mais surtout, récompense suprême :
depuis le 15 novembre dernier, ses produits sont distribués en France par la 1ere chaîne de pharmacies
indépendantes !
Un jour, ils sont descendus dans le sud et n’en sont
jamais remontés !
Since 2002, Sylvie Méliet has lived and
worked in Mauritius, where she has set
up a skincare company, Laboratoires
des Mascareignes, with a very real human story behind it.
It was on 28 November 2002, Sylvie’s birthday, that she
and her husband first set foot in Mauritius. Philippe had
been seconded by France Telecom for a two-year contract
with Mauritius Telecom.
A year later, they were already wondering what they
would do next. One evening, they made a list of things
they liked and wanted to do in life. Their answer? Whatever happened, they would stay in Mauritius! The charm
of the island had worked its magic once again!
Bubbly and full of enthusiasm, Sylvie was on the look-out
for things to do. Having spent ten years working for Dior,