Luxury Indian Ocean No1 Édition 2014 | Page 23

Why invest in Mauritius ? d’accession à la propriété ? Pour moi, c’était fondamental. Je n’aurais pas pu être dans les assurances ou la banque. Ce qui m’intéressait, c’était de vendre quelque chose dont on a tous besoin. Je n’ai pas fait ce métier pour l’argent, il se trouve que pour bien le faire, il faut raisonner comme un financier. En 1995, vous vous installez en Suisse… Oui, j’avais déjà rencontré Lesley et on a décidé de développer une activité immobilière le long de la frontière, puis en Suisse. Et maintenant, je développe le repos ici ! Uniquement le repos ? J’ai encore deux cents ans à vivre, je compte bien travailler encore un peu ! Vous avez diminué votre activité pour passer plus de temps à Maurice. En dehors de l’accueil et du sourire, qu’appréciez-vous ici ? Il y a une atmosphère qui est très différente de ce qu’on peut voir ailleurs. Cette atmosphère indéfinissable vient de son particularisme, de son histoire. C’est une île où il n’y avait rien, et puis des gens sont arrivés… ça c’est fait très difficilement, il y a eu des famines, des maladies. Quand on connaît l’histoire de l’esclavage ici, c’était d’une violence terrible. Ca ne s’est pas fait au travers de la guerre, mais ça c’est fait avec le même niveau ou pire de souffrances. C’est encore présent dans la mémoire des gens … Vous connaissez Maurice depuis 1989. Que pensezvous de son évolution ? Globalement, Maurice a très bien évolué. Mais il faut être attentif dans la gestion du tourisme. Il doit être contrôlé parce que cela concerne la protection de l’environnement. Vouloir faire du tourisme de masse est une erreur. Il y a déjà 110 hôtels, vous en voulez 200 ? Pourquoi transformer en champ de labour l’histoire la plus belle du monde ? Il vaut mieux un tourisme sélectif, non pas le tourisme all inclusive où l’essentiel de l’argent reste en Europe. Il faut des touristes qui dépensent de l’argent en allant au restaurant, en profitant des joies de la mer parce que c’est ça qui fait profiter le pays. Maurice doit rester élitiste sans en faire un ghetto pour riches. Vous parliez d’environnement. A ce point de vue, il y a encore à faire… Là encore, il faut faire attention. Par exemple, vouloir monter une usine d’électricité au charbon, ça n’a pas de sens, alors qu’il y a l’énergie solaire. On se sert du photovoltaïque en Islande, en Finlande et ici, rien ! Ce retard technologique est choquant. Et d’ailleurs, les autorités n’ont pas compris que la conscience des Européens – assez tardive – sur les problèmes durables, va entrer en ligne de compte dans leur choix en termes de destination. S’il doit y avoir une révolution culturelle à faire ici, c’est bien la révolution technologique. Il faut fabriquer ou importer des produits de haute technologie pour mieux vivre, moins polluer et donc moins dépenser ! Luxury Mauritius 23